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* 608             MEMOIRES nB PIERRE DB L'ESTOILE.
tems leur écrivit, et les assura d'une levée de gens de guerre, et même de douze cens Suisses, par le com­mandement de son maître, qu'il devoit avec d'autres forces, sous pretexte de secours contre le marquis de Sorlin, frere de M. de Nemours, faire approcher de cette ville, pour après les introduire et faire glisser parmi nous, avec la faveur de ceux du parti espagnol, et se rendre maître de Lyon.
« Sur ces termes, quelques bons serviteurs du Roy postposans le danger de leurs personnes à la conservation de leur liberté, et au témoignage qu'ils désiroient rendre de leur affection au service du Roy, en une si grande necessité et péril si évident de voir leur ville tomber en la domination et tyrannie de l'étranger; du consente­ment de quatre echevins, aussi serviteurs du Roy, le cinquieme de ce mois, à huit heures du soir, se réso­lurent de prendre les armes, pour remettre la ville en l'obéissance de Sa Majesté. Et pour favoriser l'exécution d'une si belle et si glorieuse entreprise, en avertirent M. le colonel Alphonse d'Ornano, de l'amitié et du secours duquel ils avoient toute assurance. A quoi il ne manqua nullement, et se rendit en toute diligence au fauxbourg de la Guillotière le lundy ensuivant sep­tième, avec de fort belles troupes de gens de guerre.
« Ce même jour, entre les quatre heures du matin, M. Jacques, echevin, et l'un des quatre susdits, assisté de messieurs de Liergues et de Seve, suivis de bon nombre de gens armez du quartier du Plastre, don­nerent sur un corps de garde de l'Herberie au pied du pont, où étoit et commandoit en personne Thiery, echevin, l'un des plus factieux; lequel fut forcé avec beaucoup de resistance, et quitta la place aux nôtres,
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